Un mois, un garage, par le CESCQUAL

Le garage Citroën de Vierzon

Corsaire et Charles me signalent un vestige Citroën intéressant à Vierzon (pas loin de la Ferté Saint Aubin)

Ah! Que j'aime Vierzon, sa plage de sable fin, son fleuve, sa réputation culturelle. Pourtant, Wikipedia résume un peu abruptement l'art de vivre à Vierzon avec un taux de chômage et une mention spéciale aux quartiers Nord: http://fr.wikipedia.org/wiki/Vierzon

En plein centre de cette ancienne ville industrielle, à l'angle de l’avenue de la République et de la rue Mac Nab (très exactement ici), on peut remarquer si on lève les yeux une façade d'un garage devenu le "théâtre Mac-Nab".

Les rares sources internet sur le bâtiment nous disent:

"édifié pendant la Seconde Guerre mondiale il a d'abord abrité un cinéma. La ville en fit l'acquisition dans les années 70. De nombreuses modifications sont apportées en 1975 puis en 1992, avant que soit envisagé un remaniement profond. Le Mac-Nab rouvre ses portes en 2000; cependant les travaux continuent, afin d'offrir au public des conditions d'accueil optimales. Dans sa salle de 497 place, le théâtre Mac-Nab aura reçu en 7 ans plus de 100 000 spectateurs pour 337 spectacles (opéras, concerts de jazz, rock, théâtre contemporain)."

Quant à Maurice Macnab, d'après Wikipédia encore, "hydropathe, spirite et bègue, il commence à chanter ses œuvres (des chansons de poivrots) au café de l'Avenir dans le quartier latin à Paris; il est célèbre pour avoir écrit une thèse sur la gueule de bois".

Bar de l'avenir et bitures insensées, le diagnostic est clair: "Macnab" est ni plus ni moins le nom de scène du Professeur Petriman, je lui demanderai confirmation à l'occasion.

Mais revenons au bâtiment, voici le fronton sur l'avenue de la République.

Derrière, sur la rue Mac Nab, sans doute les ateliers, en partie transformés en un cinema.

Et voici documents d'époque transmis par Guess, j'y distingue une affiche C4 donc on doit être à la fin des années 20, début des années 30.

 

 

L'avis du Docteur Danche

C'est maigrichon, je reconnais.

Ce qui m'intrigue ce sont les fenêtres de taille variable sur la façade, je ne comprends pas, ça fait raté?! Et puis, d'origine, était-ce un cinema? Ou un garage?

Ecoutons Régis!

 


L'avis d'Ivan

Moi ce garage, il m’en touche une sans faire bouger l’autre.

 

L'avis de Jérome

Toute la partie basse a été transformée sur un plan qui n'est plus aligné avec la partie haute comme à l'origine. Encore un exemple de massacre commis par un mauvais architecte.

Mais de toute façon, modifié ou pas, ce garage est très banal et n'a rien d'extraordinaire qui puisse justifier de le sauver.

Ca, plus la coupe du monde: Docteur, vous régressez.

 

L'avis de Régis (de la DRAC)

Ces restes de garage sont bien sympathiques, mais la phase "irréversible" semble avoir été atteinte; de là à ne pas vouloir conserver ce bâtiment, faut pas exagérer!!!
L'étage, avec ses baies non proportionnées, semble néanmoins en place; le rez-de-chaussée est méconnaissable; je suis horrifié de ce qu'a subi l'angle: d'un dessin simple, élégant, il a été éventré et soutenu par une reprise en sous-œuvre inquiétante !!!! Encore l’œuvre d'un mauvais architecte, ou d'un aménageur de magasin....!!!!
Une autre réflexion me vient, c'est celle de la mémoire; car le texte qu'a retrouvé Danche à propos de ce bâtiment, relate la construction d'un cinéma pendant la guerre, et ainsi, la période garage serait déjà oubliée!? L'architecture plutôt années 20-25 nous indiquerait une courte fonction de garage, avant la modification en cinéma; d'ailleurs, je connais peu de cinémas construits pendant la guerre; ils y avaient autre chose à faire...
Comme quoi, bien-souvent, seuls les éléments architecturaux, comme cette enseigne en maçonnerie, demeurent et accompagnent la mémoire d'un lieu.
On va finir par faire de l'archéologie du XXème, tant notre société est vite amnésique....
D'ailleurs sur la photo ancienne, l'enseigne ne semble pas encore gravée!? ni certains éléments de décoration!? la photo est-elle prise au tout début de l'ouverture de ce garage!? étonnant!!!

Donc, je garde, pour prolonger la mémoire parfois défaillante de nos aïeuls!

 

Verdict du Cescqual: la DRAC doit-elle préserver ce bâtiment?

Mais non, bien sûr, Régis perd les pédales avec sa mémoire défaillante et sa ville palimpseste!